Revue Passerelle Éco n°84 de l’été : 36 pages supplémentaires !

« Fondateurs et Transmission, Personnes Sources et Horizontalité dans les Écolieux et les Associations ». Ce numéro explore la situation des fondateurs et la notion de personne source dans les écolieux et les associations, et comment ces rôles cohabitent ou empêchent la recherche d’horizontalité. La question de la transmission est également explorée. Et comme d’habitude, cette revue présente plus de 20 pages d’annonces d’écolieux, oasis, habitats participatifs et initiatives permaculturelles.

Conférence-Débat sur les Monnaies Locales

Projet : Des SEL au SOL : une monnaie locale pourquoi faire ?

L’association le marché de Sainte-Croix vous invite à une conférence-débat le mardi 6 juillet à 19H à la salle des associations de Sainte Croix Volvestre .

Avec les interventions de François Terris, initiateur des SEL en Ariège et de Frédéric Bosqué, coordinateur de l’action "Sol-Violette", lancé par la mairie de Toulouse. Entrée libre. Grignotage tiré du panier après les blablas.

Qu’est ce qu’une monnaie locale ?

Une monnaie locale est une monnaie "interne", créée par une association ou une municipalité pour servir dans les échanges locaux de biens et services, sur le modèle des SEL (Systèmes d’échanges locaux). Ce sont en général des monnaies non convertibles et "fondantes", c’est-à-dire qu’elles perdent leur valeur avec le temps (tout comme les Tickets restaurants ou les bons de réduction des grandes surfaces ont une validité limitée) et ne peuvent se thésauriser.

Le rôle d’une monnaie locale est principalement de permettre une relocalisation de l’économie en favorisant les échanges locaux sans dresser de nouvelles barrières douanières. En plus de fournir des ressources nouvelles pour valoriser la production locale.

Les SEL ou systèmes d’échange local

Supportés par des associations à but non lucratif, les SEL ou systèmes d’échange local sont le support d’échanges de biens, de savoirs ou de services sans avoir recours à la monnaie officielle.
Chaque SEL crée sa propre monnaie alternative portant des noms symboliques (grain de SEL, cacahuète, truffes, bouchons, noix de coco, clous, ...). Il y a à ce jour 367 SEL référencés en France.
Sous des formes d’organisation très diverses, ils échangent autrement, en se délivrant de la tyrannie de l’économie de marché et sur une base de besoins réciproques.
Les termes de l’échange peuvent varier suivant les SEL. La valeur des produits ou des services échangés s’évalue souvent avec comme base le temps de travail, une conception plus proches des définitions d’Adam Smith que de Milton Friedman : c’est une certaine conception du marché libre et de la transaction de gré à gré plus proche de la conception libérale que ne le souhaiteraient de nombreux militants du SEL, qui se réclament souvent de l’anti-libéralisme.
Pour chaque transaction, un bon en trois exemplaires est établi, un pour le bénéficiaire qui est alors redevable d’un service équivalent auprès d’un autre membre de l’association, un pour le « fournisseur » qui lui devient bénéficiaire potentiel et un pour l’association qui gère le compte de chacun.
L’état et le fisc ferment les yeux sur ces opérations considérées comme non professionnelles et occasionnelles, certains commerçants y voient de la concurrence déloyale, les participants, outre le caractère non marchand de la transaction en apprécient le caractère militant et solidaire.
Pour des raisons évidentes, l’usage des SEL ne peut être que complémentaire à la monnaie officielle, parce que les monnaies SEL ne sont pas convertibles et tout simplement parce que dans leur fonctionnement au sein de la cité, on peut avoir à faire face à des dépenses hors du système
SEL : acheter de l’essence, de la peinture ou des pinceaux, etc...
Le SOL
Le SOL, monnaie encore au stade de l’expérimentation n’est pas une monnaie locale en soi.
Les promoteurs du projet, le partenariat d’une banque (Crédit coopératif), de compagnies d’assurances (MAIFF, MACIF), du groupe Chèque Déjeuner et des régions françaises (dont Midi-Pyrénées), avec le soutien du Fonds Social Européen, le définissent comme une monnaie sans limites géographiques impératives mais « fondante » : les SOL acquis, s’ils ne sont pas utilisés, sont réaffectés collectivement à des projet d’utilité sociale et écologique.
Il y a trois voies pour échanger des SOL : 1 Sol Coopération : Ça fonctionne comme une carte de fidélité. On acquiert des SOL en vendant biens ou services dans le réseau SOL et on peut les utiliser en achetant dans le même réseau. 2 SOL engagement : On acquiert des SOL par une action bénévole et on peut les utiliser pour obtenir des services, ça marche comme un SEL. 3 SOL affecté : Les SOL peuvent être distribués de façon ciblée par des comités d’entreprise, des mutuelles, des CE pour permettre l’accès de certains à des biens et services que leurs revenus ne leur permettent
pas.

C’est au fond un système de redistribution mais dont le succès attendu repose sur le fait que ceux qui sont sur-monétarisé (les riches) en donnent un peu à ceux qui sont sous-monétarisés (les pauvres) notamment par un réseau toujours plus important. Le fait que le SOL reste une monnaie scripturale virtuelle (sur une carte à puce) non convertible en Euros permettra qu’il se comporte comme une monnaie locale autonome en circulation.

Pourquoi cette conférence-débat ?

Des billets de 1, 5 ou 10 Abeilles pour acheter son pain, payer le coiffeur ou le libraire. L’idée est devenue réalité dans la commune lot-et-garonnaise de Villeneuve-sur-Lot. 2500 billets ont été édités et l’association organisatrice "Agir pour le vivant" espère séduire 200 à 300 "consomm’acteurs".

« On a plus de pouvoir entre nos mains qu’on ne le croit, explique l’une des initiatrice de l’Abeille, quand on voit le nombre de magasins d’artisans qui ferment, on se dit jusqu’à quand ? Est-ce qu’on ne peut pas faire quelque chose pour empêcher que ça continue ainsi et même redynamiser l’économie locale ? »
C’est tout l’objectif de la mise en place de cette monnaie dite complémentaire. De l’anti-spéculation. Une monnaie qui ne sert qu’à échanger.

Une quarantaine de commerçants, artisans, thérapeutes, producteurs jouent le jeu et avec les Abeilles gagnées, ils peuvent à leur tour consommer localement. En cas de gain trop important alors ils ont la possibilité de les échanger contre des euros, via l’association.
« L’objectif c’est de faire vivre les gens du coin », dit une villeneuvoise en route pour le marché, avec ses Abeilles en poche.

Aujourd’hui décideurs et élus s’accordent à reconnaître la pertinence des circuits courts, ce mode de production respectueux de l’environnement favorisant l’économie locale. Un concept qu’il convient cependant de développer, notamment en formant de futurs agriculteurs en vente directe et en faisant la promotion auprès des collectivités locales pour maîtriser l’accès au foncier. Et pour favoriser les circuits courts et la production locale, les décideurs et les élus peuvent aussi s’inspirer des monnaies locales.

Alors, qu’est-ce qui nous empêche ici et maintenant à Sainte Croix Volvestre de créer une monnaie locale, que nous appellerions « le volp », pour stimuler l’économie du village et du canton ? Si l’idée vous paraît pertinente retrouvons-nous pour en parler et travailler ensemble à mettre en œuvre cette monnaie complémentaire et solidaire.

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