Projet : guérir la princesse qui ne sait pas qu’elle existe de son souffre au cœur
Offre : échange herbes gelées et forêt de glace, rouge-gorge à rassasier de miettes multiples, petit Chacahuète turbulent mais causeur cocasse et affectueux, poils d’ânes divers, écriture de gouttes mosaïque dans l’eau prise des abreuvoirs, deux grands perche-saules, des voisins à la gentillesse à toute épreuve, des collages de feuilles dans les sentiers, mes chaussettes en mohair alpaga et agnelées, qui ne piquent pas, ma peau contre sa peau, une souffrance qui hurle sous les arbres, un espoir qui gueule toutes ses tripes,
Demande : contre sa peine sourde qui se tait bravement devant la Méditerranée, de sympathiques inconnus qui ignorent tout de notre complexité, le sel le souffle le soufre des montagnes et un soleil frais cueilli sur l’écume au plus tendre de son levé et par delà le talon de la France, un Ibis froissant des coquillages, des éparpillements d’étoiles comme il y en a ici toutitou, sa peau contre ma peau, d’autres puzzle de feuilles sur des sentiers qu’elle trace.
Elle sait que je préfère le partage aux échanges et la confluence aux conflictualités, mais en attendant des jours moins difficiles, faisant d’abord cet exercice. Qu’elle me fasse parvenir son adresse australe afin que je lui envoie le dessin de mes baisers. Échange encore intuitions contre immédiatetés, sans issue contre errance, absolutisme contre sauvagerie, vie d’ascète contre existence simple, les lourdes machines durables de notre paquebot contre la vélocité de sa cabane, et si vous la croisez sur la crête des routes, dites-lui que je l’aime et que je sais qu’elle m’aime aussi. Si toutefois vous affrétez une voile pour franchir la diagonale du fou en zébrant tout l’hexagone jusqu’au nulle part où elle regarde tout, merci de m’emporter.