Revue Passerelle Éco n°83 - Printemps de l’An 24

La revue Passerelle Éco 83 est parue : 76 pages d’éco-alternatives et d’écologie pratique avec vos annonces et plusieurs dossiers thématiques : pédoépuration (épuration des eaux ménagères), survie, humusation, habitat réversible, écoHameau de Tadaima, financement d’un écolieu, aikido juridique, maraîchage sans fumier...

Empoisonnement Frost-Agriculture-Détérioration du Vivant

Projet : Bonjour,

Depuis le jour du déconfinement nous nous battons dans la douleur pour faire entendre nos voix dans le terrible contexte de l’empoisonnement de notre chien, Frost, par des tas de molluscicide (produit interdit depuis juillet 2018) dans l’entrée d’un champ, en bordure de route, à 500m de notre domicile.
Après avoir écrit, extrêmement douloureuse, le soir de sa disparition, j’ai décidé de publier ma lettre sur les réseaux sociaux, en plus de déposer plainte à la gendarmerie de St Pée sur Nivelle. Les réactions et soutiens ont rapidement été nombreux et cela nous ont permis d’être entendus à deux reprises par le journal SUD OUEST et ainsi d’avoir un peu de poids dans nos demandes de lutte contre ces « techniques » meurtrières et illégales. Nous avons poursuivi la médiatisation de notre malheur avec un article dans la semaine du pays basque et un autre dans Mediabask.
Les médias commencent d’autant plus à s’intéresser à notre histoire que la personne incriminée occupait des postes à responsabilité.
Nous avons à présent le soutien de la SPA, de la fondation Brigitte Bardot, de la fondation Stéphane Lamart d’animal-cross, de l’ASPAS, de la SEPANSO 64 et nous voulons absolument relayer cette information pour que jamais plus de tels drames ne puissent se produire et pour faire respecter l’environnement dans lequel nous vivons avec nos enfants. Si la cause environnementale peut prendre de l’ampleur, la cause animale quant à elle est quasi effacée. Mais avec de telles doses et une telle disposition, je n’avance pas que Frost était personnellement visé mais que ce sont là l’ensemble des animaux de la faune qui l’était et c’est tout aussi criminel à nos yeux. D’autant que mon chien est parti dans d’atroces souffrances et que si nous avons pu le soulager au plus vite, cela n’a pas été le cas pour les animaux sauvages.
Il nous importe de porter notre histoire encore plus haut afin qu’une prise de conscience collective puisse être espérée dans un monde qui sort la tête d’un confinement en raison de la bêtise humaine. Cette dernière nous a frappé de plein fouet le jour même du déconfinement puisque Frost s’est éteint le 11 mai 20.
Notre chien était un membre de notre famille, vraiment, et comme expliqué à la gendarmerie, dans cette sinistre histoire, chacun sera touché plus ou moins par ses multiples versants : la protection animale, la protection environnementale, la protection de nos enfants, le respect de la planète dans une crise sanitaire sans précédent…l’ensemble des domaines entaché par notre tragédie doit être pris en considération.

Nous vous serions très reconnaissants de bien vouloir nous aider dans notre démarche, sincèrement.

Nous avons ouvert une pétition en ligne (    ) qui comporte plus de 50 000 signatures actuellement, nous sommes déterminés à ce qu’une telle peine ne puisse être connue au sein d’un autre foyer et à ce qu’une prise de conscience collective soit ancrée.
Vous trouverez ci-dessous la lettre écrite et diffusée sur les réseaux sociaux le 12 mai 2020 ;
Dans l’espoir que notre cause retienne votre attention, nous avons besoin de vous.

Bien à vous,
Marine, Mathieu et Titouan    NB / Voici notre histoire :

Je me nomme Marine, je vis dans un joli village du Sud Ouest appelé Saint Pée sur Nivelle. Nous vivons entourés de champs et de bois, ce qui a été une véritable chance pour notre équilibre à 5 en ces temps de confinement.
Présentons-nous, Mathieu, le père, Titouan, notre petit garçon de 3 ans, Darwin, félin au mauvais caractère recueilli il y a 12 ans et Frost, notre beauceron adopté il y a un an à l’âge d’un an. Notre famille était ainsi au complet, avec ce sentiment de plénitude incroyable.
Jusqu’à ce dimanche 10 mai, sous des trombes d’eau nous nous faisons violence pour mettre au moins une fois le nez dehors en cette fin de journée pluvieuse, nous restons, confinement oblige, devant le chemin de la maison et faisons 200 mètres à peine à courir sous les gouttes. Là, l’ogre sur pattes qu’est notre chien, accueilli affamé dans notre foyer, a jeté son dévolu sur « ce quelque chose » à l’entrée du champ, à 4 mètres de nous, de l’autre côté du chemin. Fervent adepte des crottes de brebis jonchant le sol tout autour de notre domicile, nous n’avons pas davantage prêté attention à cet écart alimentaire de plus, réprimandant sa gourmandise légendaire, comme souvent.
La soirée se passe, la famille se couche jusqu’à ces terribles bruits, à 23h, ces coups brutaux, soudains, violents, irréguliers. Inquiets nous descendons de l’étage et retrouvons notre chien, notre morceau de famille, haletant, bavant, les yeux exorbités, les muscles tétanisés, apeuré, souffrant…nous lui ouvrons la porte vers l’extérieur, il est brûlant, il sort, titube, se met de lui-même devant le coffre de la voiture. Urgences prévenues, Mathieu se met dans les 5 minutes en route pour les urgences vétérinaires, emmenant notre chien agonisant dans le coffre et suppliant par téléphone la vétérinaire de garde d’arriver rapidement.
A son arrivée valium, morphine, diurétique, rien n’y fait, son état ne se stabilise pas. Sa tête est glacée pour tenter de faire diminuer cette température qui n’en peut plus de monter. Mathieu est effrayé, de garde à la maison j’attends les nouvelles données de manière sporadique et je creuse une tranchée dans la maison à force d’allers et retours compulsifs. Le verdict tombe alors, il a été empoisonné, il est jeune et costaud et puis c’est notre chien, le NOTRE alors on y croit, la fièvre est à 42, ça baisse, on y croit ; côté cardiaque il est fort, on y croit…
Il ne faut juste pas que ce soit de la Metaldehyde, on espère, on y croit. Il parvient enfin à s’apaiser plus de 3h après, les doses médicamenteuses revues à la hausse le lui permettant. Mathieu rentre, nous pleurons, sidérés jusqu’au petit matin. Nous raccrochant à ce « s’il tient la nuit, il a des chances… », il va tenir, je l’ai vu dans ses yeux…et puis il y a trop d’amour chez nous…
L’assistante prenant le relais à 8h, j’étais à 8h15 devant la clinique pour voir notre chien, mon Frost et le glas sonne…Frost s’est éteint au petit matin, il a fait un arrêt respiratoire. Je m’effondre littéralement devant la clinique, j’appelle Mathieu, dévasté à son tour. Incapables de gérer la douleur de perdre un membre de notre famille de la sorte.
Arrêt sur la route du retour vers ce fameux champ où Frost avait dégusté ce « quelque chose » dans cette anodine balade de fin de journée.
Je m’avance vers l’entrée de ce champ et mes yeux sont stupéfaits devant autant de bleu, ces petits paquets bien posés, chacun espacés d’un mètre, tout le long de la haie, dans l’herbe jouxtant ce champ fraichement labouré. Je poursuis, sidérée et constate que sur 20 mètres, de chaque côté de l’entrée du champ, il y a ces petits paquets de granules bleus, savamment disposés et puis le verdict tombe lorsque mon regard se porte sur ce sac plastique de 15kg négligemment jeté dans la haie naturelle de la parcelle : molluscicide warior QDX…il n’avait aucune chance notre guerrier… EUH401 : respecter les instructions d’utilisation pour éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement, quels dégâts en outre sur notre Terre.
Après avoir déposé plainte à la gendarmerie, je suis surprise d’entendre par les gendarmes venus constater les faits sur place à ma demande pour constituer un dossier qu’« en même temps il est chez lui, il fait bien ce qu’il veut ». Ce premier jour de déconfinement dans un bain de bêtises humaines nous frappe en plein cœur. La plainte est déposée, transférée au parquet mais je n’y crois pas. 11 grammes suffisaient à tuer notre chien et il s’agissait là de poignées entières déposées sur 20mètres. Je ne PEUX pas croire que cela soit autorisé, je ne VEUX pas le croire. Ici, à l’entrée du champ, à un pas de la bordure de la route où chaque jour de nombreux riverains se promènent avec chiens et enfants, avec ces bois autour abritant des animaux sauvages, avec ces terrains d’agriculture. Rien n’indique et ne matérialise la privatisation de ce champ, son danger, notre chien a péri et nous sommes aujourd’hui anéantis.
Je suis patiente, opiniâtre et sans nul doute un peu justicière, je prêterais volontiers mon temps à participer à cette mouvance de faire changer les choses sur la Terre de nos Enfants. Nous ne lâcherons pas, les faits sont trop graves. Alors face à cette baie vitrée et les empreintes de groin ternis de notre Frost, avec cette trace de patte sur le pantalon et les poils disposés autour de ce tapis effroyablement vide : je demande à travers ce récit exposé toute l’aide nécessaire pour faire entendre nos voix, protéger nos vies. Il faut que cette histoire, la nôtre, la fin tragique de notre compagnon, soit entendue, criée, placardée, défendue, protégée, refusée…Nous avons besoin de votre aide dans notre souffrance, j’espère trouver auprès de vous un relais de plus pour faire entendre ce drame et que l’Individu qui a volé un morceau de notre vie soit reconnu responsable face à cet acte de cruauté sans nom.
#pourFrost #plusjamaisça

Marine, Mathieu & Titouan

Demande : Nous avons besoin de votre aide pour avoir du poids face au procureur de Bayonne, l’enquête est encore en cours, nous devons agir pour ne plus que cela puisse se reproduire.
Nous sommes déterminés à porter notre Histoire, celle de Frost au plus haut afin que sa mort puisse servir une cause noble. Nous désirons davantage de soutien dans notre pétition mais surtout partager et sensibiliser dans l’espoir d’une prise de conscience collective. Nous avons besoin de vous.

Revue Passerelle Éco n°82 : 32 pages supplémentaires !

La revue Passerelle Éco n°82 est disponible. Avec les annonces des derniers mois, et un épais dossier sur le thème « Écolieux : les liens avec l’extérieur » incluant les témoignages de 15 écolieux. Le dossier permaculture et pratique porte quant à lui sur la construction d’une boisinière efficace et économe.
Comme cette revue comporte 32 pages supplémentaires, elle adopte un nouveau format avec dos carré : comme un livre. Mais les prix restent inchangés !
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